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L 'École JULES FERRY

L'école ,Tout simplement, pour la découvrir il suffit de se diriger vers
le site de Suzette Granger
et de cliquer ici
Ecole Jules Ferry
Toutes ces photos
représentent ma jeunesse, et la vie active d'un Normalien venu de Tunis.... aussi
je ne peux m'empêcher de commenter à ma manière ces images qui comblent tout mon
être ...
Mais oui., tout la haut, sous la petite flèche rouge
.
,notre petit nid
douillet se trouvait... Notre appartement jouxtait une grande terrasse et... aux heures de
récréation, Maman pouvait aller faire un petit coucou à son époux..car l'école était
juste derrière notre bâtiment... Les portes d'entrée des deux édifices étaient à 20
mètres de distance , l'une en face de l'autre...
De ce côté les HBM
et Ici l'Ecole...entre; La rue de l'Arsenal qui ne
grimpait qu'en cette partie..
En haut de la pente une grande porte sur la Rue de
L'Arsenal
juste là,
réservée aux seuls instituteurs et à leur famille... Oh oui, j'ai sonné là bien des
fois , et La concierge venait à mon secours... A cette époque je saignais toujours du
nez; Alors après avoir gravi les nombreuses marches de l'entrée je me retrouvais
installée sur un banc avec une clef dans le dos et un coton dans le narine... Le
banc était contre un mur.... et derrière ce mur... se trouvait la classe de Papa... Et
oui, il n'y avait que deux classes ne donnant pas sous les préaux ... Et je restais là,
très sage Quelques fois c'était le silence total.. Mais parfois j'avais droit à
une leçon ... et la voix de Monsieur l'instituteur m'intimidait un peu !...
Cette rue
mitoyenne à l'école et elle aussi en pente, était empruntée par les élèves car une
porte donnait directement dans la cour sans marches à escalader. Tout au fond, il y
avait certes la rue Gounod parallèle à la rue de l'Arsenal mais surtout,, vous voyez la
porte au fond... C'était celle de l' épicerie la plus proche de chez nous... Et il
y avait des tas de petits bonbons... MIAM... J'étais toujours prête à faire quelques
courses chez " Roumieux"... Hum ... il y avait tout de même ensuite 6 étages
à escalader sans ascenseur... Mais rien ne peut arrêter une petite gourmande...
Pour une visite , ou un retour quelques pages en arrière aux
H.B.M. un petit clic ...
Et pour quelques photos de Classes de mon instituteur préfère... Un petit clic sur
le livre.
puis un autre pour agrandir les photos de votre choix...
En 1950 le nouvel instituteur fut accueilli par
Monsieur Briatte, directeur de l'école primaire. Avec son épouse ils habitaient dans
l'établissement. Un logement de fonction était aussi réservé pour la conciergerie.
Il y avait toujours deux CM2, mais
les élèves de ses 2 classes mitoyennes changeaient de maître et donc de classe matin et
après midi.
Pour Monsieur Campiglia , la matière principale était les mathématiques et pour mon
père le français était à l'honneur. Tous les CM2 de Jules Ferry avaient ainsi la même
préparation pour l'examen de sixième... Papa fit une entorse à ses habitudes.. En
1954,pour suivre mes études de plus prés il prit un CM1...
Je connais donc particulièrement les élèves de CM1 54-55 et ceux de CM2 55-56...
J'ai suivi en effet ces classes en même temps qu'eux mais ... dans une école de filles !
L'Ecole Sévigné... se trouvait ,elle, tout au bout de la Rue de L'Arsenal...
Chut...
De temps à autres en revenant de mon école j'allais me placer sans faire de bruit au
fond de la classe de mon Papa...
C'était l'heure de "l'étude" et avec l'examen de sixième ... un peu de
travail supplémentaire me convenait très bien...
Chaque année donc il devrait y avoir
deux photos de classes différentes... Mais je n'en possède qu'une, celle sans doute où
le maître était dit Principal...
Vous retrouverez toutes ses classes et bien d'autres sur le
site de Suzette . ..
Sites
Favoris
Après l'école, le maître ne manquait pas de travail...
L'examen de sixième était alors une rude épreuve pour les jeunes élèves... Aussi il
n'était pas rare d'accueillir dans notre petit nid du 6éme quelque élève ou ami
en difficulté pour quelques séances de rattrapage...Lucien était toujours prêt ....il
avait même installé en bonne place un tableau noir ... et là, les mathématiques
comme le français étaient de la fête....
LES REUNIONS CONVIVIALES

Les Réunions entre collègues
avaient lieu deux fois par année. Une bien naturellement en fin d'année scolaire et une
autre pour les fêtes de Noël... Que de délicieux souvenirs.... que d'odeurs
délicieuses et de couleurs éclatantes..;
Les alentours de Philippeville débordaient
de plaines fertiles et des cageots remplis de fruits d'or s'amoncelaient sous le préau de
l'école en vue d'une belle distribution ... Chaque élève était ainsi récompensé pour
son travail grâce à la générosité du ciel pour notre beau pays.
La réunion des instituteurs et de leur famille se situait dans une des premières classes
à l'entrée de la cour, sous le préau arcade... Le roi de la fête n'était pas un sapin
mais un merveilleux pin qui distillait une odeur incomparable... se mêlant divinement à
celle des agrumes ...Dans la salle les rires et la "Tchatch" allaient bon
train... Les éclats de rire de Maman reconnaissables entre tous... Et les enfants ,
enfants d'instituteurs avaient une aire de jeux à leur convenance... Nous avions sur une
liste quelques semaines avant choisi un petit cadeau... Quelle chance de pouvoir enfin
choisir un jouet non conventionnel pour une fille..; Je me souviens très bien de mes
choix... Une petite voiture, un pistolet à flèches ventouses...des petits chevaux avec
des cow-boys... Mais oui, avec une seule petite sur à la maison j'avais besoin de
jouets quelque peu masculin... Et nos cadeaux en mains , des oranges plein les poches et
la bouche dégoulinante d'un exquis nectar...c'était une folle débandade dans la
fraîcheur des nuits des temps de Noël de notre Algérie...



Les
arbres de Jules Ferry.... Une manne pour nos vers à soie !

A Philippeville, nos places et nos bords de rues regorgent de mûriers.
Papa avait remisé ses serpents et ses scorpions dans les placards de sa
classe mais il ne pouvait se passer d'admirer les petits habitants de la terre. Lorsque
après notre court hiver les arbres se parent de nouvelles feuilles nous avions tôt fait
de constater la naissance de nos jolis vers à soie. Des quantités de petits ufs
beiges, plats et minuscules comme des têtes d'épingles, remisés dans un couvercle de
boite à chaussures se fendillent pour laisser place à des vermisseaux de quelques
millimètres, aussi fins qu'un de nos cheveux. Là plus de répit pour les éleveurs...
Heureusement, la source des repas de cette gente animale gît aux pieds de nos H.B.M.. La
cour de l'école de Garçons Jules Ferry , est abritée par de majestueux mûriers et à tour de rôle nous allons dépouiller ces
merveilleux arbres pour la manne quotidienne.
A la naissance de nos protégés, peu de feuilles suffisent, mais
leur croissance stupéfiante demande chaque jour un repas plus copieux. Tout dans la
nature s'harmonise sans anicroche c'est pourquoi la parure des arbres s'étoffe à mesure
du développement de nos petits pensionnaires. En quelques mois ils deviennent bien dodus
et se déplacent allègrement toujours en quête de nourriture. Leur appétit est
phénoménal et les larges feuilles broyées par des mandibules spécialisées
disparaissent en des temps records. Ce sont alors des branches qu'il faut cueillir !
affiche du ministère de l'agriculture
de 1942
Par
une puissante alchimie nos vers avalant une pitance d'un vert sombre du plus soutenu
prennent une couleur d'une blancheur immaculée et un beau jour ils délaissent leur lutte
acharnée. Ils ont alors emmagasiné une énergie suffisante pour partir à la conquête
d'un espace privé. Ils arpentent en se dandinant leur domaine en quête d'une brindille
adéquate et, s'installent pour un travail sans pareil. Avec lenteur, délicatesse et
précision ils fixent méthodiquement quelques fils délimitant leur territoire et posent
ainsi le soutènement de leur future architecture. Ce fil de soie impalpable que leur
salive produit ne cessera jamais de surprendre l'homme observateur incrédule. Et
l'édification d'un abri sans faille débute alors. Suivent des heures d'un travail
particulièrement élaboré qui se termine par un résultat époustouflant, la
réalisation d'un cocon hermétique où notre ver doit se trouver bien à l'étroit, mais
tellement en sécurité. Cet insolite cocon d'un blanc
cassé fait de soie c'est celui dont chacun rêve:
Qu'il est agréable de pouvoir se blottir dans un petit chez soi fait à sa mesure
et construit avec tout son amour.
Espérons
que cette merveille existe également pour chacun de ces exilés ballottés loin de leur
lieu de naissance. Cette acquisition rime alors avec métamorphose... Comment ne pas
grandir après pareille épreuve... Notre ver à soie ne s'endort pas dans sa belle
carapace, il se transforme et la chrysalide donnera un Bombyx du Mûrier.
Ce papillon
tout blanc et velouteux aux fines antennes plumeuses détruit le sommet du cocon pour se
libérer doucement. Ses ailes ne lui servent qu'à voleter et il ne se déplace que très
peu sur le sol. En liberté sur son arbre je me suis toujours demandée comment il
pourrait survivre. Il est vrai que c'est un animal surtout domestiqué pour sa soie si
précieuse. L'homme alors ne permettra qu'à seulement quelques-uns d'entre eux de se
reproduire. Le but essentiel dans la magnanerie reste la production de cocons, par
conséquent bon nombre de papillons ne verront pas le jour afin de préserver le fil
de soie si précieux... Un sort peu enviable leur est réservé puisque ébouillantés,
leurs cocons seront alors dévidés.
L'homme vraiment a parfois de drôles de murs!...