L 'Algérie        

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PHILIPPEVILLE     

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En   Octobre 1950 Lucien obtient un poste à l'Ecole Jules Ferry de Philippeville.

Il y passera 10 années préférant les grandes classes, les Cm1 et les Cm2.
En ville , il y avait autant d'indigènes que d'européens et le français était acquis
pour tous dés le plus jeune âge.
L'arabe cependant manquait au maître et  c'est avec un certain plaisir qu'il participait aux cours d'alphabétisation des adultes.
Il faut cependant noter que l'arabe dialectal algérien n'est pas celui de Tunisie..
Mais l'essentiel était d'apprendre à s'exprimer en français
et les élèves ne manquaient pas d'entrain...

 

 

 

 

 

 

En 1951 nous habitons juste au dessus de l'école... Au 6 eme étage des H.B.M. et,
bien que l'école soit réservée aux jeunes garçons...
toute la famille connaît parfaitement l'édifice...

 

 

 

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     L 'École JULES FERRY

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  L'école ,Tout simplement, pour la découvrir il suffit de se diriger vers le site  de  Suzette Granger
          et de cliquer ic
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  Ecole Jules Ferry

  Toutes ces photos représentent ma jeunesse, et la vie active   d'un Normalien venu de Tunis.... aussi je ne peux m'empêcher de commenter à ma manière ces  images qui comblent tout mon être ...
Mais oui., tout la haut, sous la petite flèche rouge .HBMicone.JPG (10751 octets),notre petit nid douillet se trouvait... Notre appartement jouxtait une grande terrasse et... aux heures de récréation, Maman pouvait aller faire un petit coucou à son époux..car l'école était juste derrière notre bâtiment... Les portes d'entrée des deux édifices étaient à 20 mètres de distance , l'une en face de l'autre...
  De ce côté les HBM JF_-HBM.JPG (11963 octets)  et Ici l'Ecole...entre; La rue de l'Arsenal qui ne grimpait qu'en cette partie..

En haut de la pente une grande porte sur la Rue de L'Arsenal JF3.JPG (12930 octets)  juste là,  réservée aux seuls instituteurs et à leur famille... Oh oui, j'ai sonné là bien des fois , et La concierge venait à mon secours... A cette époque je saignais toujours du nez; Alors après avoir gravi les nombreuses marches de l'entrée je me retrouvais installée sur un banc  avec une clef dans le dos et un coton dans le narine... Le banc était contre un mur.... et derrière ce mur... se trouvait la classe de Papa... Et oui, il n'y avait que deux classes ne donnant pas sous les préaux ... Et je restais là, très sage   Quelques fois c'était le silence total.. Mais parfois j'avais droit à une leçon ... et la voix de Monsieur l'instituteur m'intimidait un peu !...

  JF1.JPG (12350 octets) Cette rue mitoyenne à l'école et elle aussi en pente, était empruntée par les élèves car une porte donnait directement dans la cour sans marches à escalader.  Tout au fond, il y avait certes la rue Gounod parallèle à la rue de l'Arsenal mais surtout,, vous voyez la porte au fond... C'était celle de l' épicerie la plus  proche de chez nous... Et il y avait des tas de petits bonbons... MIAM... J'étais toujours prête à faire quelques courses chez " Roumieux"... Hum ... il y avait tout de même ensuite 6 étages à escalader sans ascenseur... Mais rien ne peut arrêter une petite gourmande...

Pour une visite , ou un retour quelques pages en arrière aux H.B.M. un petit clic ...les hbmmini.jpg (4079 octets)  

                             Et  pour quelques photos de Classes de mon instituteur préfère... Un petit clic sur le livre.                          
puis un autre pour agrandir les photos de votre choix...

En 1950 le nouvel instituteur fut accueilli par Monsieur Briatte, directeur de l'école primaire. Avec son épouse ils habitaient dans l'établissement. Un logement de fonction était aussi réservé pour la conciergerie.

Il y avait toujours deux CM2, mais les élèves de ses 2 classes mitoyennes changeaient de maître et donc de classe matin et après midi.
Pour Monsieur Campiglia , la matière principale était les mathématiques et pour mon père le français était à l'honneur. Tous les CM2 de Jules Ferry avaient ainsi la même préparation pour l'examen de sixième... Papa fit une entorse à ses habitudes.. En 1954,pour suivre mes études de plus prés il prit un CM1...
Je connais  donc particulièrement les élèves de CM1 54-55 et ceux de CM2 55-56... J'ai suivi en effet ces classes en même temps qu'eux mais ... dans une école de filles ! L'Ecole Sévigné... se trouvait ,elle, tout au bout de la Rue de L'Arsenal...
Chut...
De temps à autres en revenant de mon école j'allais me placer sans faire de bruit au fond de la classe de mon Papa...
C'était l'heure de "l'étude" et avec l'examen de sixième ... un peu de travail supplémentaire me convenait très bien...

Chaque année donc il devrait y avoir deux photos de classes différentes... Mais je n'en possède qu'une, celle sans doute où le maître était dit Principal...

Vous   retrouverez  toutes ses classes et bien d'autres   sur le site de Suzette . ..   Sites Favoris

Après l'école, le maître ne manquait pas de travail... L'examen de sixième était alors une rude épreuve pour les jeunes élèves... Aussi il n'était pas rare  d'accueillir dans notre petit nid du 6éme quelque élève ou ami en difficulté pour quelques séances de rattrapage...Lucien était toujours prêt ....il avait même installé en bonne place un tableau noir ... et là,  les mathématiques comme le français étaient de la fête....

 

 

LES REUNIONS   CONVIVIALES

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Les  Réunions entre collègues avaient lieu deux fois par année. Une bien naturellement en fin d'année scolaire et une autre pour les fêtes de Noël... Que de délicieux souvenirs.... que d'odeurs délicieuses et de couleurs éclatantes..;

Les alentours de Philippeville débordaient de plaines fertiles et des cageots remplis de fruits d'or s'amoncelaient sous le préau de l'école en vue d'une belle distribution ... Chaque élève était ainsi récompensé pour son travail grâce à la générosité du ciel pour notre beau pays.
La réunion des instituteurs et de leur famille se situait dans une des premières classes à l'entrée de la cour, sous le préau arcade... Le roi de la fête n'était pas un sapin mais un merveilleux pin qui distillait une odeur incomparable... se mêlant divinement à celle des agrumes ...Dans la salle les rires et la "Tchatch" allaient bon train... Les éclats de rire de Maman reconnaissables entre tous... Et les enfants , enfants d'instituteurs avaient une aire de jeux à leur convenance... Nous avions sur une liste quelques semaines avant choisi un petit cadeau... Quelle chance de pouvoir enfin choisir un jouet non conventionnel pour une fille..; Je me souviens très bien de mes choix... Une petite voiture, un pistolet à flèches ventouses...des petits chevaux avec des cow-boys... Mais oui, avec une seule petite sœur à la maison j'avais besoin de jouets quelque peu masculin... Et nos cadeaux en mains , des oranges plein les poches et la bouche dégoulinante d'un exquis nectar...c'était une folle débandade dans la fraîcheur des nuits des temps de Noël de notre Algérie...

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Les arbres de Jules Ferry.... Une manne pour nos vers à soie !

A Philippeville, nos places et nos bords de rues regorgent de mûriers.

Papa avait remisé ses serpents et ses scorpions dans les placards de sa classe mais il ne pouvait se passer d'admirer les petits habitants de la terre. Lorsque après notre court hiver les arbres se parent de nouvelles feuilles nous avions tôt fait de constater la naissance de nos jolis vers à soie. Des quantités de petits œufs beiges, plats et minuscules comme des têtes d'épingles, remisés dans un couvercle de boite à chaussures se fendillent pour laisser place à des vermisseaux de quelques millimètres, aussi fins qu'un de nos cheveux. Là plus de répit pour les éleveurs... Heureusement, la source des repas de cette gente animale gît aux pieds de nos H.B.M.. La cour de l'école de Garçons Jules Ferry , est abritée par de majestueux mûriers et  à tour de rôle nous allons dépouiller ces merveilleux arbres pour la manne quotidienne.

  A la naissance de nos protégés, peu de feuilles suffisent, mais leur croissance stupéfiante demande chaque jour un repas plus copieux. Tout dans la nature s'harmonise sans anicroche c'est pourquoi la parure des arbres s'étoffe à mesure du développement de nos petits pensionnaires. En quelques mois ils deviennent bien dodus et se déplacent allègrement toujours en quête de nourriture. Leur appétit est phénoménal et les larges feuilles broyées par des mandibules spécialisées disparaissent en des temps records. Ce sont alors des branches qu'il faut cueillir !

 affiche_1942_ministere_fr.jpg (5522 octets)affiche du ministère de l'agriculture de 1942

Par une puissante alchimie nos vers avalant une pitance d'un vert sombre du plus soutenu prennent une couleur d'une blancheur immaculée et un beau jour ils délaissent leur lutte acharnée. Ils ont alors emmagasiné une énergie suffisante pour partir à la conquête d'un espace privé. Ils arpentent en se dandinant leur domaine en quête d'une brindille adéquate et, s'installent pour un travail sans pareil. Avec lenteur, délicatesse et précision ils fixent méthodiquement quelques fils délimitant leur territoire et posent ainsi le soutènement de leur future architecture. Ce fil de soie impalpable que leur salive produit ne cessera jamais de surprendre l'homme observateur incrédule. Et l'édification d'un abri sans faille débute alors. Suivent des heures d'un travail particulièrement élaboré qui se termine par un résultat époustouflant, la réalisation d'un cocon hermétique où notre ver doit se trouver bien à l'étroit, mais tellement en sécurité. Cet insolite cocon d'un blanc cassé fait de soie c'est celui dont chacun rêve:
Qu'il est agréable de pouvoir se blottir dans un petit chez soi fait à sa mesure et construit avec tout son amour.

Espérons que cette merveille existe également pour chacun de ces exilés ballottés loin de leur lieu de naissance. Cette acquisition rime alors avec métamorphose... Comment ne pas grandir après pareille épreuve... Notre ver à soie ne s'endort pas dans sa belle carapace, il se transforme et la chrysalide donnera un Bombyx du Mûrier.

Ce papillon tout blanc et velouteux aux fines antennes plumeuses détruit le sommet du cocon pour se libérer doucement. Ses ailes ne lui servent qu'à voleter et il ne se déplace que très peu sur le sol. En liberté sur son arbre je me suis toujours demandée comment il pourrait survivre. Il est vrai que c'est un animal surtout domestiqué pour sa soie si précieuse. L'homme alors ne permettra qu'à seulement quelques-uns d'entre eux de se reproduire. Le but essentiel dans la magnanerie reste la production de cocons, par conséquent bon nombre de papillons ne verront pas le jour afin de préserver  le fil de soie si précieux... Un sort peu enviable leur est réservé puisque ébouillantés, leurs cocons seront alors dévidés.
L'homme vraiment a parfois de drôles de mœurs!...

        

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