..Saint Charles
sétend le long des oueds et lécole est insuffisante pour contenir les
nombreux élèves .
En fait dans l'école principale, sur les hauteurs du village, en dur, il n'y a que 4
classes.
Le reste du groupe scolaire constitué de cinq autres classes se trouve tout en bas, à
l'entrée du hameau, de l'autre côté de la nationale. Là les bâtiments sont des
préfabriqués installés dans un terrain vague clôt de grillage.
En hiver, les locaux sont vite chauffés, mais, lorsqu'il pleut, dans la cour c'est un peu
bourbeux, heureusement tout de même que les classes sont un brin surélevées.
Dés le mois de mai, voici un autre challenge! La chaleur ne facilite pas la tâche des
élèves ni celle des enseignants, mais c'est l'Algérie, et tant que le sirocco ne fait
pas son apparition tout va bien.

Oh, les occupations dans
lécole ne manquaient pas. Dans une pièce se trouve une bibliothèque,
et, Papa, grâce à des crédits a pu faire lachat dun projecteur. Aidé par
ladjoint au maire «Momo » il transforme le préau en salle de projection ;
avec un système de rideaux qui obscurcit la salle. Les élèves peuvent ainsi découvrir
le cinéma parlant. De temps à autres les adultes sont aussi conviés...

L'école de Garçons de Saint-Charles.
Au rez de chaussée le préau , au dessus les classes, à droite, les appartements des
enseignants.
Le sous-sol de
lécole, qui est un grand garage a été réquisitionné par larmée qui en a
fait un entrepôt de matériel.

En 1962, Papa n'a plus
d'élèves, du moins de jeunes scolaires... mais, devenu conseiller pédagogique, il se
déplace dans toute la région pour donner des conseils aux instituteurs nouvellement
promus. La voiture se révèle donc d'une grande utilité, mais l'époque du téléphone
portable est bien loin d'être là... alors, Maman attend chaque soir avec impatience, ne
sachant jamais vraiment où est son mari. Des enlèvements, des attentats, des incidents
s'opèrent encore bien trop souvent, et la quiétude reste un beau rêve. Heureusement,
durant la journée, avec une classe de trente cinq têtes brunes l'institutrice, épouse
du directeur itinérant, heu pardon plus officiellement: du Directeur Régional déchargé
de classe , ne peut vraiment pas s'ennuyer...
Il y a c'est vrai les récréations où cette fois "le téléphone arabe"
fonctionne à merveille... Que de nouvelles sont ainsi échangées, en provenance des
quatre coins de métropole, et colportées avec force détails par tous ces pieds-noirs en
sursis sur cette terre d'Algérie.
