Pour commencer , une remarque:
Mon grand-père Vincent Pisani, possédait un ouvrage offert par son ami Emile
Lederman. Je possède aujourd'hui ce livre intitulé:
Philippeville
et ses environs ,
Histoire et Tourisme .
Edition du syndicat d'initiative .
Philippeville, 1935
La plupart des informations retranscrites ici sont
relatées par cet historien Philippevillois.
L'histoire de l'Afrique du Nord relie notre
région à celle de Carthage dans une époque bien lointaine
datant de onze siècles avant Jesus-Christ...et en voici un bref apperçu.
Carthage fut fondée par une colonie phénicienne et cest cette ville qui fit dAstoreth un comptoir carthaginois.
Astoreth tient son nom
de la déesse phénicienne du ciel Astarté.
Ce port deviendra le petit port de pêcheurs
«Stora », qui se trouvait
à proximité immédiate de notre Philippeville !
Cest sans nul doute Astoreth limplantation la plus ancienne de la région dont limportance prit fin avec la destruction de Carthage en 146 avant Jésus Christ. Cette baie Méditerranéenne abritait alors bien certainement toute une flotte colossale !
A cette époque, la ville de Tapsa existerait aussi sur les rives du Saf-Saf qui borde notre ville ,et ne serait-ce pas déjà là , l'ancêtre de Philippeville?
Aprés les Phéniciens, ce sont les romains qui prennent possession des lieux.
D'après les historiens Rusicade voit le jour vers 45 avant Jésus-Christ.. Des monuments prestigieux sont alors édifiés.
Un amphithéâtre elliptique de 56 mètres
de grand axe et 30 mètres de petit se trouvait à proximité du Saf-Saf et, un jeu de
vannes permettait de mettre sous leau cette étendue afin dy donner des
spectacles imitant les combats navals (les naumachies) qui complétaient ainsi les jeux de
cirque pratiqués sur terrain sec. Lépaisseur de la construction était de 21
mètres et 8000 spectateurs pouvaient prendre place sur les douze rangées de gradins.
Un théâtre romain situé sur les hauteurs
de la ville devait quant à lui contenir 3500 spectateurs sur ses gradins..
Cest, dans son assise que le Collège Emile Maupas fut construit et dans les
restes de ce décor fabuleux les jeunes filles durant bien des années suivirent leurs
cours de gymnastique. Jaimais regarder ces gradins, ces colonnes tout en haut et les
heures de «gym » étaient un enchantement. Cet ancien théâtre, réduit à une
petite moitié retrouvait parfois un modeste public qui sinstallait sur les gradins
le temps dun spectacle de fin dannée ou lors de la remise des prix
Vers le bas de la ville se trouvait aussi une fontaine monumentale doù jaillissait une colonne deau venant des citernes du Skikda. Ce jet deau de plusieurs mètres se déversait dans quatre vasques latérales pour sécouler le long de 18 gradins dans un bassin pour aboutir dans la mer.
Que Rusicade devait être belle , toute étincelante de marbre !
Des statues de déesses romaines ne
manquaient pas , cependant avec l'arrivée du christianisme ce fut le Dieu unique qui
régna finalement dans Rusicade... La ville devait être bien importante car elle devint
même un évêché. Comment ne pas parler aussi de notre Saint Augustin,
natif de Thagaste
et évêque d'Hippone, de 396 à 430 . L'église latine en Afrique du Nord était vraiment
bien active et cela perdurera sans doute jusqu'à l'arrivée des vandales.
(Thagaste deviendra Souk-Ahras et Hippone, Bône , notre proche voisine.)
Et, comme tout à une fin, en 533 la cité fut rasée par Gelimer, le dernier roi des vandales.
Dés lors le silence advient et la nature reprend ses droits sur ces lieux enchanteurs désertés par la gente humaine. Gageons qu'ils soient devenus le domaine de prédilection des elfes des djinns et des lutins...!
Incroyable , pourtant des siècles s'écoulent avant que des godillots noirs prennent possession de ce site abandonné.