LA TUNISIE.

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LUCIEN INSTITUTEUR à SBIBA

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En 1940 te voici instituteur.

Ton premier poste est pour Sbiba,

un petit bled au centre du Pays,

Pas d'électricité, ni d'eau.. Quel défi !

 

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Après avoir été ballotté dans un petit car,  sur une piste de terre, le voici en poste, à SBIBA

Une classe unique remplie de têtes brunes…
des élèves éparpillés parfois bien éloignés,
Mais le maître est plein d'idées..
en soufflant dans une trompe de cuivre
Il appelle ceux qui veulent lire et écrire!

La vie ici, réserve quelques surprises.
Le premier jour, les puces dévorent le pauvre maître ,
Un natif du pays  suggère alors un efficace procécé
Faire entrer dans la classe les élèves en premier!
ce sont eux qui récoltent ces petites bêtes agiles.
Atroce la méthode, non pas vraiment
car la peau du tout jeune arrivé est encore bien fragile,
et il a tout de même sa part du lot .
Le soir, devant la lampe à pétrole ,
il écrase les poux de corps, qui ont sur lui, trouvé asile  !

Dans une citerne,se trouve l'eau
mais elle ne sert qu’à la toilette et il faut l’économiser...
Le porteur d’eau en apporte chaque jour deux tonnelets
sur son petit âne gris qu’il suit en claudiquant
car il est déhanché et s’appuie sur une sorte de balai renversé,  Cette eau sert aussi à faire cuire sous le préau,
les légumes secs ou les pâtes
que les élèves mangeront  à la cantine, le midi
La cuisson s’effectue sur un brasero,
Les souches de bruyères sont elles aussi
arrivées sur le  dos du petit âne gris .

 

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        LA VIE A SBIBA

                                                                 

 

Le vendredi est jour de marché.


La place se couvre de maints artisans :
coiffeurs rasant avec une lame «gilette » tenue à même les doigts,
forgerons travaillant assis et actionnant leur soufflet formé d’une peau de chèvre,
couturiers taillant et cousant les tissus les plus divers ;
marchands d’œeufs, de volailles, d’oignons , de  chapelets de piments rouges et
d’épices aux senteurs et couleurs enivrantes.

Il y a aussi
Les «deguez » ou diseurs de bonne aventure qui lisent l’avenir dans le sable étalé devant eux
et sur lequel ils dessinent des signes cabalistiques,
Les écrivains publics qui sont légion autour du bureau de poste.
Le «Maghzen »qui n’est autre que le policier en tenue kaki, venu du chef-lieu Ebba-Ksour n’a guère à intervenir car tout est calme et le voici se désaltérant au comptoir du café.

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Le dimanche, aucune distraction, que la lecture et la préparation du travail scolaire...
Le village est uniquement constitué par l’école, la poste, le café, les ponts et chaussées
et la grand-place déserte tout au long de la semaine.

Alentour, des cailloux, rien que des cailloux... qui abritent cependant serpents, scorpions et gros lézards verts.
Mais, attention les serpents et les lézards ne font pas bon ménage... aussi, à chacun son territoire

Le géomètre en chef apprend au nouvel  instituteur la façon de saisir un serpent
à l’aide d’une petite fourche en bois.
Et voilà ! ...
La «piaule » du maître d’école accueille bientôt plusieurs couleuvres jaunes, vertes, à damiers
dépassant parfois le mètre de longueur ....
MAis....il faut les nourrir!

             
Les moineaux nichent sous le préau, le soir, notre «charmeur » muni d’un balai en paille et d’une lampe à acétylène
part alors en chasse. Les oiseaux affolés par la lumière crue, voltigent en tout sens et,
chaque coup de balai en abat plusieurs qui serviront de pâture aux captifs.
Finalement ces drôles de pensionnaires rampant s’apprivoisent  bientôt et circulent librement dans le logement !
Cela peut bien entendu surprendre.

 

 

 

                         


Voici la fin de l’année scolaire, les reptiles sont rangés dans une grande caisse à thé, cube de cinquante centimètres d’arête, et expédiés par le train avec les autres colis vers Tunis.
Il ramène aussi une sorte de grand lézard à queue préhensile qui change de couleur par mimétisme :un caméléon que les indigènes nomment «houm el bouya »(mère du père).

Mais, catastrophe les colis arrivent à Fochville avant le maître !
Les parents non avertis et ignorant la nouvelle passion de leur fils ouvrent les caisses croyant y trouver des œeufs frais...
     et, les couleuvres en sortent...
Elles sont abattues sur-le-champ, à l’aide de cisailles de jardin
Lucien aura bien du mal à se résoudre de la perte de ses protégées.
Ses braves petites bêtes n’avaient même pas tenté de fuir ou esquisser une quelconque forme de rébellion !

 

 

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