Les forêts de Philippeville

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p 196 et 197 du livre « Philippeville et ses environs » de E. Ledermann ( 1935)
(Livre offert à Mon grand père Pisani Vincent ami de l’auteur , )

 



La région de Philippeville est une des plus boisées de l’Afrique du Nord. Elle semble l’avoir été bien davantage à l’époque romaine qui a cependant connue comme nous les désastres considérables occasionnés par les incendies .
L’indigène sans se rendre compte des conséquences désastreuses pour l’avenir, de la disparition des bois , y mettait régulièrement le feu pour procurer à ses troupeaux , les pâturages nécessaires à leur existence .
Au moment de la conquête, ces incendies ont de suite frappé l’autorité militaire qui était impuissante à les empêcher, mais cependant avait pris le 1er juillet 1838 un arrêté interdisant, de mettre pour quelque cause que ce soit le feu dans les bois sous des peines sévères . Bien plus le 23 juin 1850 un autre arrêté défendait la mise en vente des bois provenant des forêts incendiés .  


photo du livre

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Le service des forêts en établissant le graphique des incendies a établi que les grands sinistres sont réguliers ;
Les années rouges de 1863-1873-1881-1892-1902-1913-1923 démontrent que chaque dix ans , l’intensité des incendies augmente.
Par contre leurs ravages diminuent, grâce à la vigilance de l’admirable corps des gardes forestiers dont le dévouement d’est pas assez reconnu.
De 1890à 1914 le nombre des gardes est passé de 515 à 902 ; les maisons forestières ont été augmentées de 350, par contre les forêts en territoire militaire sont passées sous le contrôle de la surveillance de l’autorité civile ce qui a porté la superficie de 1 736 259 hectares à 2 360 747 hectares en 1915.
Les mesures administratives créant sur les points culminants, des postes de garde assurés par les habitants des douars, permettent d’arrêter le plus souvent et de limiter presque toujours les incendies.
Les forêts de Philippeville, Collo, Jemmapes grâce à ces mesures ont pu être épargnées en partie depuis 1913, et les bois se sont reconstitués.
D’après les statistiques de l’administration de forêts 8% des causes d’incendie sont imputables à des accidents, 32% à l’imprudence, 23% à la malveillance, et 37% à des cause inconnues.
Le département de Constantine est le plus boisé d’Afrique du Nord. Il possède 1 165 118 hectares dont 41 187 appartiennent aux communes et 158 136 à des particuliers.
Il est équitable de signaler que les forêts de l’état prennent une plus value constante et s’améliorent chaque année, par contre les forets des particuliers sont mal exploitées et sont vouées à la destruction.


Les principales essences de nos forêts de l’arrondissement sont :
Le tamaris d’Afrique ( tamaris africana )
Chêne Kermes ( Quecus coccifera)
Chêne faux Kermes ( quercus pseudo coccifera)
Chêne liège ( Quercus suber)
Platane d’occident ( platanus occidentalis)
Eucalyptus ( 60 espèces )
Acacia ( 34 espèces )
Casuarina ( 6 espèces )
Grevillea ( 3 espèces ).

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p 161 de ce même livre , dans le chapitre sur Collo ,portant sur Bessombourg

plan du livre  de la p 156 - (notations en rouge rajoutées )

BESSOMBOURG est un centre d'exploitation forestière qui a été créé par la Société des Hamendas et de la Petite Kabylie.
Ce village se trouve à proximité d'immenses forêts, qui donnent chaque année une moyenne de 35 000 quintaux de liège.
Les planches de liège sont préparées à BESSOMBOURG, elles sont raclées, bouillies et mises en presse. Les résidus sont transformés en bouchons.
A côté de l'industrie du liège, cette puissante société exploite également les arbres dont elle tire des traverses de chemin de fer, en chêne zeen, des bois de pins en grume qui sont expédiés sur Alger, Bône et Tunis par PHILIPPEVILLE et qui servent à la confection des caisses de primeurs, (figues et dattes)
Une scierie mécanique fonctionne près du col de Terras. Ses produits sont dirigés sur le port de Collo puis sur PHILIPPEVILLE.
BESSOMBOURG, est un centre industriel des plus importants et ses usines de liège, de bouchons, de bois font l'admiration des touristes qui sont étonnés de trouver en pleine forêt, une pareille ruche de travailleurs.
Le chemin 32 après BESSOMBOURG est très bon jusqu'au col de Terras. Il devient moins bon de ce point jusqu'à Bounegra premier centre d'exploitation de la société de la Petite Kabylie.
Praticable en automobile il sera, dans l'avenir, la route de Collo à Djidjelli par la côte.
De Bounegra en se dirigeant vers la droite, un chemin vicinal mène à El Ala où se trouve une maison de refuge appartenant à la Commune mixte de Collo, et la maison forestière de Tigziren qui surplombe le cap Bougaroni.
Toute cette région qui peut rivaliser avec les plus beaux sites de France et de Suisse, est sillonnée de pistes qui mènent toutes à des coins d'un pittoresque merveilleux.
Dans ces forêts vit une population de 50 000 habitants, employés à leur exploitation.
Dans quelques années lorsque les routes tracées seront devenues carrossables en toute saison, ce sera un enchantement pour les touristes qui pourront également goûter les plaisirs d'hiver aux altitudes de 1 000 à
1 200 mètres que l'on rencontre au cours des circuits que nous venons de décrire.

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