11- Laurent à Castel-Mailly.
La bataille de Picardie.
Récit relevé sur l " Historique du 311è régiment d'Infanterie."
Le 18 Avril 1918, le 6éme bataillon plus une compagnie du
4eme bataillon, la 15éme prend part à une attaque effectuée par la 18èD.I. en
direction de Castel et Morisel.
La 311é doit appuyer l'attaque à droite et s'emparer du mouvement de terrain
déterminé par les côtes 64 et 84 afin de prévenir toute contre attaque pouvant venir
sur le flanc droit.
Dans la nuit du 17 au 18 les unités montent en ligne et gagnent leurs emplacements
de départ; L'assaut est donné à 4h50, il fait à peine jour. Les assaillants, malgré
le formidable tir de mitrailleuses qui les accueille et les fauche impitoyablement,
arrivent sur les objectifs assignés. Mais le bataillon est à ce moment réduit de
moitié, les allemands très nombreux, contre-attaquent et reprennent peu à peu toutes
leurs positions. Le soir venu , ce qui reste du bataillon, a regagné la ligne de départ;
les officiers étaient presque tous tués ou blessés et il restait un peu plus de 200
hommes.
Pour Laurent, l'histoire s'arrête là. Il venait d'avoir 23 ans. Il est touché mortellement mais a le temps avant de mourir de confier ses papiers à un compagnon.
Il était adjudant et arborait fièrement pour "la patrie adoptive "comme il le disait lui même, plusieurs médailles .
La santé de Thomas et Maria déclina peu à peu. Ils firent l'un comme l'autre quelques attaques cérébrales mais Thomas se battit de toutes ses forces afin de faire rapatrier le corps de son fils à Philippeville. Cela prit pas moins de trois années.
Ils retrouvèrent après la guerre leurs deux autres fils Raphaël et Henri sains et saufs. Grâce à Dieu, Raphaël impliqué dans la même bataille que Laurent avait été épargné et seulement légèrement blessé.. François dés lors, malgré son jeune âge et ses diplômes ( certificat et brevet ) se sentit investi d'une nouvelle mission. Il prit la relève de son père et s'occupa du mieux qu'il pu de la gestion de la ferme.
Laurent ,lui repose pour toujours,prés de tous les siens dans le caveau des Deméglio à Philippeville.
